Acheter une île : bon plan ou fausse bonne idée ?

Devenir propriétaire de sa propre île est aujourd’hui une tendance qui ne concerne plus uniquement les stars du show business, ou les riches personnalités politiques. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les prix de ces îles privées ne coûtent pas toujours une petite fortune. Certaines sont même accessibles à un prix avoisinant celui d’un bel appartement à Paris. De plus en plus de particuliers aspirent alors à acheter une île. Voyons alors ce qu’il faut considérer avant de se lancer dans cette belle aventure.

Déterminer le projet

Avant de se mettre à chercher son bout de terre au milieu de la mer, il faudra d’abord savoir ce dont vous avez besoin. Rêvez-vous d’acheter une île pour profiter de sa plage déserte ? Souhaitez-vous vivre des moments très nature en étant entouré d’animaux ? Envisagez-vous d’y bâtir une résidence de vacance pour y passer des moments privilégiés en famille ? Avez-vous dans l’idée de faire construire un grand hôtel de luxe ? Voudriez-vous une vue imprenable depuis des falaises rocheuses, ou une forêt dense et vierge, ou encore des kilomètres de beau sable blanc ?

Bien choisir la situation géographique

Il est vrai que lorsqu’on aspire à posséder sa propre île, on souhaite s’éloigner un peu de la civilisation. Toutefois, il faudra quand même bien choisir l’emplacement de son île pour que les séjours s’y passent dans les meilleures conditions possibles. Ainsi, il est important de connaitre en gros le climat dans la région. Il faut s’assurer que d’éventuels ouragans ou fortes pluies ne viendront pas mettre en danger les vacanciers sur l’île. Avant de se décider pour un coup de cœur, il serait prudent de visiter afin de ne pas s’apercevoir trop tard que la marée haute submerge une grande partie de l’île par exemple. En outre, il est également judicieux de choisir un emplacement pas trop isolé. Cela facilitera les approvisionnements en nourriture ou tout simplement pour les appels au secours en cas d’urgence.

S’informer sur la législation locale avant d’acheter une île

Comme une île n’est pas une terre indépendante, elle dépend et elle est soumise à la législation qui régit le pays auquel elle est rattachée. Par exemple, la loi française « Loi Littoral » n’autorise pas les constructions à moins de 100 m du rivage. Elle prévoit également un droit de passage public tout le long de la côte. Dans d’autres pays, les étrangers n’ont pas le droit d’être propriétaire de terrain. Ils doivent passer par l’acquisition d’un bail à long terme qui peut aller jusqu’à 99 ans. Ailleurs, il est possible que la loi locale ait son mot à dire sur le type de construction que vous prévoyez de faire, voire interdire toute forme de construction.

Bien évaluer les coûts des opérations de construction

S’il est permis aux propriétaires de l’île de faire des travaux de rénovation ou de réhabilitation, il est essentiel de bien évaluer les coûts de ces opérations. En effet, le risque de tomber dans un gouffre financier n’est pas à écarter entre le transport du matériel, des équipements et des travailleurs depuis le continent jusqu’à l’île, les différentes dépenses en nourriture… Le surcoût de ces postes de dépenses peut facilement s’envoler à 40% de plus qu’en temps normal.

Financer son projet

Il est pratiquement rare que l’on puisse obtenir un prêt lorsque l’on a dans l’idée d’acheter une île. Les banques sont en effet plutôt réticentes à financer ce type de projet. En effet, elles ne peuvent pas estimer la juste valeur du terrain et de ce fait, leur niveau de risque. Il sera donc nécessaire que vous investissiez vos propres économies pour vous offrir l’île de vos rêves. Vous ne penserez pas seulement au prix d’achat du terrain. Vous devrez également prendre en ligne de compte les différents frais de construction, de transport jusqu’au site des équipements et des ouvriers…

Qu’en est-il de l’imposition ?

Vous êtes tenu de déclarer votre île si la valeur de votre patrimoine ajoutée à celle de l’île dépasse les 790.000 €. Vous êtes en effet soumis à l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Si vous souhaitez déclarer votre île en tant que résidence principale, vous devrez devenir un résident fiscal dans le pays de l’île en remplissant les différentes conditions requises pour ce faire.